Et Bonne mutuelle !

Ça y est : à partir du 1er janvier, l’offre 100% Santé optique est disponible.Selon un communiqué de presse du ministère de la Santé, on se félicite que « dans ce cadre, changer de lunettes sur prescription médicale sera totalement remboursé » et que l’offre sera « de qualité » avec des montures « répondant à tous les besoins de correction visuelle et présentant de bonnes performances techniques (amincissement, verres anti-rayures, verres antireflets). »

Le ministère précise que chacun pourra composer ses lunettes, choisir des verres 100% santé et des montures plus chères qui dans ce cas, seront remboursées dans la limite de 100% pour la monture. Et là, c’est un peu le drame. D’une part, on a vu s’amonceler des menaces dans la presse qui s’intéresse aux sous des Français (mais what else ?, en cette période de vaches toujours désespérément maigres si on en croit la lassitude qui s’est exprimée sur les ronds-points et ailleurs, week-end après week-end de cette très longue année). Du style, exercice de maths (Capital, 18/12) :

« Sachant que le coût médian d’une monture est de 135 euros selon les calculs du ministère de la Santé, une monture sur deux induira un reste à charge supplémentaire d’au moins 35 euros à compter de l’application de la réforme. Si la monture est évaluée à 200 euros, ce sont 100 euros qui resteront à charge pour l’assuré, deux fois plus qu’avant la réforme. En revanche, rien ne change pour les montures allant jusqu’à 100 euros. »

D’autre part, le 100% ne s’appliquerait pas à tout le monde, déplore le groupe All, centrale d’achat qui fournit des lunettes à plus de 2000 opticiens indépendants, mais aux personnes qui bénéficient d’un contrat responsable (quasiment tout le monde) ou la nouvelle complémentaire santé (plus de 10 millions de personnes). Et de fustiger un système qui les empêcherait de conseiller les montures les plus chères et les verres made in France. 

Ce pays n’est pas raisonnable. D’un côté on râle parce que le système n’est pas universel, de l’autre chacun défend son pré carré… Par ailleurs, tous les opticiens doivent désormais présenter un devis double, comportant au minimum un équipement 100% Santé. Et là, tout le monde s’applique à démontrer que c’est très très compliqué. Comme nous vous l’expliquions en novembre, de histoires de codes viennent embrouiller la volonté de simplification affichée par l’équipe gouvernementale tous azimuts. Une réunion du comité de suivi et une publication claire comme de l’eau de roche de la DGCCRF plus tard, les choses se dessinent. En cette période de trêve des confiseurs, restons zen, nettoyons vos lunettes et regardons les choses avec un peu de recul…

Délai et utopies !

Ça patine dans la semoule… À quelques mois de la mise en application de la réforme, désormais mieux connue sous le nom de « 100% santé », le diable se niche dans les détails – comme souvent – et certains agitent le spectre d’un retard à l’allumage.

Selon les professionnels de l’optique, un chantier freine la volonté gouvernementale : celui des codes LPP fournisseur, nécessaires à la prise en charge des équipements optiques. Les opticiens doivent détenir une identification individuelle de chacun des produits inscrits en description générique sur la liste des produits et prestations prévue à l’article L. 165-1. Vous n’y comprenez rien ? C’est normal. Disons que les anciens codes n’avaient pas été révisés depuis, pff… et qu’il en faut des nouveaux pour correspondre aux dispositifs médicaux pris en charge à 100%. La Sécurité sociale vient donc d’inventer un double système, une tolérance de coexistence pendant quelques mois des anciens et des nouveaux codes. Jusqu’en juillet 2020 pour l’optique médicale et le grand appareillage orthopédique.

De la cuisine interne, certes. Mais les bons codes font les bons amis. Surtout que s’ajoute à cette première complexité l’exigence formulée par la ministre de la Santé d’avoir un tiers-payant intégral fonctionnel en même temps que le 100% santé. Et là, nos amis des organismes complémentaires ne sont pas contents, ils ne veulent pas qu’on leur impose des choses.

Rappelons que cette idée ne date pas d’hier : Marisol Touraine alors ministre de la Santé l’avait prévu pour 2017, personne n’était pour, enfin pas les médecins libéraux ni les complémentaires, donc. Un rapport de l’Inspection générale des affaires spéciales plus tard, et quelques développements informatiques aussi, une plateforme dite Paymed a été testée, dans six régions. Elle a l’air de fonctionner mais voilà le hic : « InterAMC, qui réunit les plus grosses complémentaires santé, refuse de passer une convention nationale et collective. Il veut que chacune des 474 complémentaires signe une convention avec chaque professionnel », a expliqué Luis Godinho, président de l’Unsaf, au Parisien.

Comment voulez-vous qu’on y arrive ?

Techniquement nous savons faire, a déclaré la ministre. Il suffit que les professionnels de santé s’en emparent et que les complémentaires jouent le jeu. À cette complexité politico-technocratique, certains préfèrent une 100% Sécu, un système où la Caisse assurerait une prise en charge complète des soins, conduisant à la disparition des complémentaires. Des doux utopistes ?

Qui va payer le RAC zéro ?

Le reste à charge zéro avance masqué. Alors que la traditionnelle étude de la Direction de la recherche et des études statistiques de la Sécurité sociale (la Drees) sur les dépenses de santé montre qu’en 2018, les Français ont consacré en moyenne 3 037€ à leur santé, il n’en demeure pas moins que sur cette somme, 78% sont de fait payés par la Sécu.

Le reste à charge des ménages, ce que les Français paient de leur poche est d’environ 210 € par an, soit 7% des frais réels de santé, contre 7,5% en 2017. Même si ce budget varie considérablement selon l’âge ou l’état de santés, sera-t-il équivalent à zéro avec le reste à charge zéro ?

Peut-être est-il bon de rappeler, en ces temps de trouble dans le pacte républicain et alors que le rituel projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera examiné prochainement par le Parlement, que le système français est un mix entre la cotisation et l’assurantiel. La CSG, les cotisations sociales, c’est vous qui les payez. Et puis, vous payez aussi une complémentaire pour avoir un peu de marge au-delà du pot commun de la solidarité nationale.

Et là, alors qu’Agnès Buzyn ne cesse de rappeler à l’ordre les complémentaires pour qu’elles ne répercutent pas sur leurs tarifs les surcoûts liés à la mise en place du RAC 0, c’est un peu la foire d’empoigne… Selon l’AFP, qui a consulté une demi-douzaine de courtiers, la tendance haussière serait engagée, notamment pour les plus âgés ou les personnes mal couvertes… La Macif a beau jeu de déclarer qu’elle ne ferait pas subir à ses adhérents l’inflation annuelle des coûts de santé (un élément de calcul qui n’a rien à voir avec le RAC 0), elle prévoit quand même d’appliquer une hausse tarifaire liée à l’âge (!)… Depuis Coluche, tout le monde connaît la chanson : Mieux vaut être jeune et riche que pauvre et sans-dents…

Mais le Gouvernement met la pression sans relâche sur le secteur qui, entre la réforme du RAC 0, celle de l’aide à la complémentaire santé qui devient au 1er novembre une CMU-C contributive, et les exigences de transparence ou « engagement pour la lisibilité des garanties de complémentaire santé » qui doit permettre aux assurés de mieux comparer les offres, semble pour l’instant le plus stressé…

Alignement des astres en 2022

Objectif « Zéro délai en 2022 », tel est le cri du cœur du Snof, principal syndicat des ophtalmologistes qui constate, avec une étude réalisée par le CSA, qu’il faut encore attendre 43 jours en 2018 pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste. « Zéro délai » pour « zéro reste à charge », on peut penser que les astres s’aligneront en 2022. 

Rappelons que durant l’année 2016-2017, le délai moyen pour voir un ophtalmo était de 66 jours. « Cette amélioration significative des délais de rendez-vous a été obtenue grâce à une implication sans précédent des ophtalmologistes. Des mesures complémentaires comme le développement de l’exercice en sites secondaires ou l’optimisation des agendas via la prise de rendez-vous en ligne devraient encore soutenir la dynamique sans démédicalisation, a indiqué le docteur Bour, président du Snof, dans un communiqué de presse.

Premier facteur de succès : la prise de rendez-vous en ligne est en effet de plus en plus courante et permet aux patients comme aux professionnels de mieux gérer leurs agendas. Le Dr Bour commente : « Nous sommes convaincus que l’optimisation de la gestion des plannings est un levier déterminant pour l’amélioration des délais : 3 à 10 personnes par jour ne viennent pas à leur rendez-vous… c’est un vrai gâchis ! Avec la moitié des praticiens libéraux ayant un site de prise de rendez-vous en ligne, l’ophtalmologie est une spécialité leader en la matière. Le potentiel de développement est encore important : nous avons pour objectif que les 3/4 des cabinets soient équipés d’ici deux ans. »

Que de défis à relever ! Que 2022 sera belle !

En attendant, le cabinet Deloitte a questionné les patients sur leurs attentes en matière de santé. Bizarrement, ils sont moins optimistes. Plus de la moitié d’entre eux craint que la réforme 100% santé amène une hausse des cotisations (58%) et 30% s’attend à une dégradation de la qualité des prestations.

Et ces Français, ces indécrottables conservateurs, ne veulent pas changer leurs habitudes de consommation pour coller au panier standard. Ainsi, aucun changement à attendre de 67% d’entre eux en matière dentaire, 66% pour ce qui concerne l’optique.

Améliorations d’un côté, angoisses de l’autre. En attendant, il faut chausser de bonnes lunettes pour déchiffrer le diable dans tous les détails de cette instruction N° DSS/SD2A/SD3C/SD5B/SD5D/2019/116 du 29 mai 2019 relative aux contrats d’assurance maladie complémentaire responsables et qui précise le contenu du nouveau panier de soins. Non, ne nous remerciez pas, c’est cadeau !

Durs de la feuille…

Selon les études scientifiques (ça fait toujours bien de commencer comme ça), comparé aux hommes sains d’oreille et d’esprit, ceux qui souffrent de déficit auditif léger auraient un risque relatif de déclin cognitif plus élevé de 30%, ceux ayant une perte auditive modérée de 42% et ceux dont la perte auditive est sévère de 54% !
C’est énorme, et ça s’explique : la « presbyacousie » pourrait isoler la personne et entraîner une perte de lien social… Un engrenage vers la solitude, le manque d’interactions sociales, et une moindre sollicitation neuronale.

C’est ce que révèle une étude américaine qui vient donner du poids à cette phrase de l’écrivain David Lodge dans la Vie en sourdine : « Les sons ont du sens, ils véhi­culent de l’information ou communiquent un plaisir esthétique. Le bruit est laid et dépourvu de sens. La surdité transforme tant de sons en bruits que vous préférez opter pour le silence ». CQFD.

La réforme du RAC Zéro devrait donc avoir un bénéfice en termes de santé mentale des Français, qui ne sont pas des adeptes de la consultation chez l’ORL : « Un Français sur deux ne va jamais consulter de sa vie un spécialiste pour faire contrôler son audition », s’inquiétait Jean-Louis Horvilleur, audioprothésiste impliqué dans l’organisation de la Semaine du son, qui sensibilise les Français à la santé de leurs pavillons et agit pour diminuer l’agression sonore.

Une prise en charge précoce avec des prothèses auditives adaptées permet dans la plupart des cas de vivre une vie normale, de ralentir la perte d’audition et de ménager ses neurones. Or, jusqu’à très récemment, ces prothèses coûtaient un bras, passez-nous l’expression, et retardaient l’équipement.
Depuis le 1er janvier, près de 8 000 patients auraient bénéficié d’un remboursement amélioré, selon la directrice de la Sécurité sociale. Le reste à charge est pour l’instant réduit de 200 euros par aide auditive, le prix de vente est passé de 1 500 à 1 300 euros pour les aides labellisées, celles figurant dans le panier de soins. Ce n’est pas encore du 100%, puisqu’il faudra attendre 2021 pour atteindre cet objectif, mais c’est une première étape, vers un monde où l’on s’entend (à peu près) bien…

Évolution, pas révolution…

Ce n’est pas un poisson d’avril… La nouvelle convention dentaire entrée en vigueur le 1er avril, jour de fake news tous azimuts, marque un premier pas vers le remboursement intégral des prothèses promis pour le 1er janvier 2021. Vous vous y perdez dans tous ces premiers ?

Reprenons : en juin dernier, la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) et l’Union dentaire ont signé avec l’assurance maladie un copieux texte de 147 p. visant à « rééquilibrer, dans la durée, l’activité des chirurgiens-dentistes dans le sens d’une valorisation des actes conservateurs et d’une stratégie fondée sur la prévention et l’accès aux soins dentaires », dixit la Sécurité sociale.

En clair, quatre axes sont définis : revaloriser les soins dentaires (entre 40 et 60%), tout en créant des plafonds pour 70% des actes prothétiques, qui devraient être à terme être remboursés intégralement (c’est là qu’on retrouve notre reste à charge zéro). La prévention et la prise en charge des populations plus fragiles constituent les deux derniers axes de la convention.

Concrètement, les prothèses dentaires du panier de soins 100% Santé, notamment les couronnes céramo-métalliques jusqu’à la première molaire incluse, se voient appliquer les premiers plafonds, soit 530€. Celles-ci passeront à 500€ maximum au 1er janvier 2020, date à laquelle les complémentaires santé intégreront la prise en charge intégrale.

Certains soins seront également mieux remboursés MAIS d’autres actes vont augmenter. « En acceptant le plafonnement des tarifs, nous avons fait des efforts pour les patients. C’est pourquoi nous allons augmenter les prix de certains soins », a déclaré Thierry Soulié, le président des Chirurgiens-dentistes de France.

Ce qu’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre… Pour certains dentistes, loin de clarifier le paysage, cette convention préfigure une nouvelle complexité : « Établir un devis pour un patient va devenir un véritable chemin de croix : trouver les bons codes, traiter les retours des mutuelles en fonction de leur statut d’assuré sans compter ceux des patients qui n’y comprendront rien… Le choc de simplification tant espéré n’aura évidemment pas lieu, c’est même le contraire qui se produira. » prédit le Dentalist.

Loin de nous l’idée de jouer les oiseaux de mauvais augure ! Et puisque les professionnels se forment aux arguties de ce nouvel outil, il peut être utile d’y jeter un œil…

Rien et autres nuées

Stéphane Junique, capitaine du vaisseau amiral Harmonie mutuelle, qui se targue d’être la première mutuelle de France avec plus de 4 millions d’assurés en santé, a pris la décision surprenante d’appliquer dès 2019 la réforme dite du reste à charge zéro. Alors que le dispositif reste un mirage lointain – 2021 c’est loin, et que les spécialistes collapsologues agitent le spectre d’une médecine low cost à l’arrière-goût de retour vers le futur, le président persiste et signe, espérant entraîner dans son sillage épique le reste de la troupe

« Nous partîmes cinq cents et par un prompt renfort… » Stéphane Junique comptait sans doute dépasser les 3000 en arrivant au port ? Son acte reste pour l’heure isolé. Coup médiatique ou sens social chevillé au corps ? La mutuelle Harmonie évoque « l’intérêt de ses adhérents » et la volonté de « lutter contre le renoncement aux soins pour des raisons financières qui touche encore trop de Français ». Dans un vibrant communiqué de presse, la mutuelle plaise sa cause : « La question de l’accès aux soins est en effet au cœur de l’ADN d’Harmonie Mutuelle. Elle agit résolument en ce sens notamment en prenant à nouveau ses responsabilités sur le sujet des reste-à-charge ». Tout en assurant qu’aucune hausse des cotisations n’accompagnera ce geste.

Une charité bien ordonnée ?

Précisons toutefois qu’il s’agit d’offrir cette prestation aux 2 millions de personnes qui ne bénéficient pas d’un contrat d’entreprises, soit des retraités, travailleurs indépendants, libéraux… et qu’ils devront pour cela se rendre chez un des 4 200 opticiens, 3 500 audioprothésistes et 3 300 dentistes conventionnés, dont les tarifs, assure Stéphane Junique, sont facturés 20 % moins cher aux adhérents de sa mutuelle. Une anticipation à moindre coût, donc, et qui sert le réseau. L’opération a cependant été chiffrée à dix millions d’euros en 2019 et 3,3 millions en 2020.

N’oublions pas non plus qu’Harmonie appartient au groupe VYV, qui assure dix millions de Français, rassemble près de 1 000 établissements de soin dans dix-sept domaines d’activité, devenant ainsi le premier opérateur non lucratif en France. Ceci n’est pas un mirage.

Le reste à charge zéro, c’est quoi ?

Le « reste à charge zéro » est une promesse du candidat Macron. Il consiste en un remboursement intégral par la Sécurité sociale et les mutuelles de certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives.

En France, de nombreuses personnes renoncent aux soins, ce qu’on appelle le non-recours. Les chiffres présentés par le ministère de la Santé font état de 67% de malentendants non équipés, de 17% de personnes renonçant aux soins dentaires et 10% aux lunettes. « Cette situation de non recours n’était pas tolérable, a expliqué Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé. Avec le « 100 % santé », nous avons voulu permettre aux personnes qui en ont besoin d’avoir accès à ces soins fondamentaux, sans aucun reste à charge financier ».

Un décret est paru au Journal officiel qui liste les équipements concernés par le remboursement intégral et un comité de suivi a été installé au ministère. Composé des représentants des organismes complémentaires, des associations de patients, de l’Assurance maladie et des syndicats nationaux des secteurs de l’audiologie et de l’optique, il a pour mission d’accompagner et d’évaluer la mise en œuvre de la réforme 100% santé d’ici 2021. Le suivi dans le secteur du dentaire sera assuré par les partenaires conventionnels, sous pilotage de l’assurance maladie.

Calendrier de la réforme

La mesure entre progressivement en œuvre à partir de 2019, jusqu’en 2021. L’offre est accessible aux Français bénéficiant d’une complémentaire santé responsable (soit actuellement 95% des contrats vendus sur le marché) ou de la CMU-c (y compris pour les personnes aujourd’hui éligibles à l’ACS qui bénéficieront à compter du 1er novembre 2019 de l’accès à la CMU-c). Tous les équipements qui composent le panier 100% Santé seront pris en charge intégralement par la Sécurité sociale et les complémentaires santé.

100% santé Ministère des solidarités et de la santé

En 2019 
Les tarifs du panier « 100% santé », seront plafonnés en audiologie et en dentaire.  Le remboursement des aides auditives (Sécurité sociale + complémentaire) augmentera de 100€, le reste à charge pour les assurés diminuera de 200€ en moyenne pour les aides auditives.

À compter de 2020
• « 100% santé » sera garanti en optique, pour une partie du panier dentaire.
• Pour les aides auditives, le plafond des tarifs sera abaissé de 200€ et le remboursement « Sécurité sociale + complémentaire » augmenté de 50€, soit un gain de reste à charge de 250€ en moyenne.

À compter de 2021
• « 100% santé » sera garanti pour le reste du panier dentaire et pour les aides auditives.

Pour l’optique

Au sein du panier « 100% santé », l’accès à des montures sans reste à charge sera possible pour des montures dont le prix sera inférieur ou égal à 30 €. L’opticien devra mettre en avant ces montures et proposer un minimum de 35 montures pour adultes et 20 montures pour enfants, avec 17 modèles différents de monture « adulte » correspondant à cette gamme et 10 modèles différents pour les enfants.

Les plafonds sont de 420 euros, monture et verres, pour des lunettes à verres unifocaux avec une correction entre -6 et +6 dioptries. Les tarifs montent à 700 euros, monture et verres, pour des lunettes à verres unifocaux avec une correction plus forte allant au-delà de -6/+6 dioptries et certains verres multifocaux ou progressifs.
Enfin, le plafond va jusqu’à 800 euros, monture et verres, pour une paire de lunettes à verres multifocaux ou progressifs offrant une correction encore plus forte. La monture, quant à elle, est prise totalement en charge jusqu’à un plafond de 100 euros.

Il sera possible de « panacher » des verres sans reste à charge et une monture plus chère, ou inversement. Le montant remboursé dépendra alors du contrat de l’assuré.

Pour l’audio

Les aides auditives sont classées en deux catégories : la première catégorie fait l’objet du dispositif sans reste à charge. La seconde catégorie permettra de proposer des équipements à prix libre.

Les équipements proposés dans ce panier sont des équipements de qualité – le panier inclut les dispositifs intra auriculaires – performants, avec 12 canaux de réglage et garanties associées : 30 jours minimum d’essai de l’aide auditive avant achat ; 4 ans de garantie.

Un plafond est précisé dans le décret : 950 € pour une oreille, 1 900 € au total, et sera applicable à partir de 2021. L’appareil auditif pourra être pris en charge tous les quatre ans.

Pour la classe 2, à tarifs libres, le tarif de prise en charge par les contrats des assureurs complémentaires (contrats responsables) limite la prise en charge totale  à 1700 € par oreille à appareiller.

Dossier de presse 100% Santé

Pour le dentaire

Il existera trois paniers de soins prothétiques :

1. Le panier « 100% santé », intégralement remboursé,

2. Un panier aux tarifs maîtrisés, via des prix plafonnés (25%),

3. Un panier aux tarifs libres permettant de choisir librement les techniques et les matériaux les plus sophistiqués Le panier de soins « 100% santé » permet de couvrir un large choix de prothèses fixes ou mobiles, avec des matériaux (céramo-métallique, céramique full zircon, etc.) dont la qualité esthétique est adaptée à la localisation de la dent (distinction des dents « visibles » et celles « non visibles »).

Les tarifs des mutuelles vont-ils augmenter ?

Une étude d’un cabinet Santiane publié fin octobre, affirme que l’explosion des remboursements pour arriver au reste à charge zéro obligera les complémentaires santé à relever leurs tarifs, en moyenne de 6,8% au terme des trois ans de déploiement du dispositif. Avec une facture plus salée pour les retraités, gros consommateurs de soins dentaires et d’appareils auditifs. Pour eux, la hausse de la cotisation se situera autour de 9,4%.

Le gouvernement souhaite que les mutuelles n’augmentent pas leurs tarifs : Benjamin Griveaux, son porte-parole, a ainsi déclaré sur France 2 : « Les mutuelles se sont engagées à ne pas augmenter les prix, je les invite à respecter les engagements pris devant l’État ». Selon le président de la Mutualité française, Thierry Beaudet, la modération tarifaire devrait régner en 2020.

Des impacts encore flous…

La réforme doit se traduire par un surcoût de dépenses d’un milliard d’euros, dont les trois quarts seront pris en charge par l’Assurance maladie, le quart restant par les complémentaires santé.

Un bras de fer s’est engagé entre le Gouvernement et les complémentaires pour contenir la hausse des tarifs. Au-delà, il s’agit de trouver un équilibre entre prix pratiqué et qualité des soins et étendue de la demande.

Pour la Fédération nationale des opticiens de France, « aucune étude d’impact n’a été réalisée par le gouvernement. On n’a aucune idée du comportement des consommateurs ». Si 20% des Français se reportent sur les offres 100% santé, Alain Gerbel, président de la Fédération craint la fermeture de 1 500 à 2000 points de vente ! Les grands réseaux pourraient se voir conforter au détriment des petits opticiens de quartier.

Du côté des associations de patients, si la réforme est de bon augure, la vigilance reste de mise. Dans un communiqué, France Assos santé écrit : « Nous restons vigilants, une enquête de l’UFC-Que choisir ayant fait état d’une hausse de plus de 4% pour la moitié des contrats étudiés en 2019 et certains allant même jusqu’à 20%. (…) S’engager à ne pas augmenter les tarifs du fait de la réforme ne signifie pas qu’il n’y aura pas de hausse pour d’autres motifs. »

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